Longtemps figée, la notion d’intelligence était réduite au seul test de QI (quotient intellectuel). Ce test élaboré au début du XXème siècle sert de baromètre à l’évaluation des compétences cognitives d’une personne.
Basé sur une échelle de scores de 0 à 200, il en découle un classement :
• Inférieur à 80 : intelligence limite à basse.
• Jusqu’à 110 : intelligence moyenne à normale.
• Jusqu’à 120 : intelligence normale forte.
• Jusqu’à 130 : intelligence supérieure.
• À partir de 130 : intelligence très supérieure.
Mais alors l’intelligence se limiterait à ce test ? Et bien non et c’est là tout l’intérêt d’une approche d’enseignement diversifiée pour mettre en valeur chaque individu avec ses propres capacités et d’encourager l’apprentissage de nouvelles compétences.
C’est à partir des années 70 que l’éminent professeur de Neurologie à Boston, Howard Gardner, se penche sur le potentiel humain et mène des travaux sur la complexité de la pensée humaine. De ses recherches, Howard Gardner en déduit que l’intelligence n’est pas unique ni universelle, mais plutôt multiple et qu’il est donc plus approprié de parler d’intelligences multiples.
Le test de QI donne donc une vision trop restreinte de l’intelligence. En effet selon ce test l’enfant serait plus ou moins intelligent dès la naissance, sans prendre en compte la diversité des capacités de chaque individu dans différents domaines.
Chaque être Humain est donc intelligent mais avec des intelligences qui lui son propre.
À la fin du XXème siècle, Howard Gardner défini 8 formes d’intelligences.
Ces 8 intelligences font l’objet d’un classement par type : intelligences scolaires, d’actions, méthodologiques, environnementales et chacune correspond à une aptitude ou un talent spécifique.
• Les intelligences scolaires, regroupent l’intelligence linguistique qui est l’utilisation du langage pour s’exprimer et pour comprendre les autres.
(Par exemple, un élève qui est sensible au langage, aux sonorités et qui communique clairement).
Et l’intelligence logico-mathématique, qui est le fait de savoir observer, analyser ou résoudre des problèmes.
(Par exemple, l’élève va évaluer si une chose est faisable ou non en émettant des hypothèses et en trouvant des exemples. Il aime classer et catégoriser les choses).
• Les intelligences d’actions, correspondent à l’intelligence intrapersonnelle c’est-à-dire la capacité à reconnaître ses propres émotions et savoir évaluer ses forces et ses faiblesses.
(Par exemple, un élève qui sait faire preuve de concentration facilement, qui sait identifier ses besoins au niveau des apprentissages).
Et l’intelligence interpersonnelle ou sociale, qui permet de faire preuve de coopération, d’empathie et de tolérance envers les autres.
(Par exemple, l’enfant qui favorise la coopération, qui est à l’écoute des idées de son entourage).
• Les intelligences méthodologiques qui font appel à l’intelligence visuo-spaciale permettant de visualiser mentalement des objets, des graphiques, de créer des choses de façon harmonieuse.
(Par exemple, un enfant avec une grande imagination ou bien qui utilise le dessin pour représenter des idées).
Et l’intelligence kinesthésique qui fait appel au mouvement du corps pour communiquer ou pour apprendre en bougeant son corps ou en manipulant des objets.
(Par exemple, un élève qui est à l’aise dans les activités sportives ou théâtrales. Qui s’exprime souvent avec ses mains).
• Les intelligences environnementales qui regroupent, l’intelligence musicale c’est-à-dire la sensibilité à la musicalité des mots, à penser en rythme ou bien à créer des modèles musicaux.
(Par exemple, un élève qui aime la musique, qui bat le rythme lorsqu’il apprend quelque chose).
Et l’intelligence naturaliste qui fait référence à une sensibilité accrue pour le vivant en général (la nature, les animaux…) : l’individu observe l’environnement, il reconnaît, classifie les végétaux, les minéraux…
(Par exemple, un enfant qui remarquera certains petits détails ou bien qui sera sensible aux sons et aux caractéristiques de son environnement).
Plus récemment, une autre forme d’intelligence un peu particulière a été recensée qui est l’intelligence existentielle. Cette intelligence s’attache à la pensée que l’être humain a de la vie et de la mort ainsi que de son existence sur la terre. La capacité que l’individu a à réfléchir au sens de la vie. Mais celle-ci est beaucoup moins facile à identifier.
Ce que l’on peut déduire de cette mise en lumière d’intelligences multiples, c’est que chaque individu détient en lui plusieurs intelligences, parfois elles se manifestent naturellement et parfois elles sont plus ou moins effacées.
Il apparaît donc évident, que porter un jugement sur un enfant en prenant en compte seulement sa capacité à se développer dans tel ou tel secteur, ne reflète pas son intelligence.
Il est important que les enfants comprennent dès le plus jeune âge, qu’ils ont tous des capacités et que celles-ci ne sont pas limitées. En ce sens, les méthodes d’apprentissages diversifiées peuvent permettre d’identifier les différentes intelligences chez les élèves et leur permettre de progresser plus facilement.
Ceux ayant certaines aptitudes, pourront s’ouvrir à d’autres et ceux qui rencontrent des difficultés, pourront en évoluant dans un environnement d’apprentissage propice, découvrir leurs talents et dévoiler leur potentiel.
Une chose est sure : gardons toujours à l’esprit, que tous les enfants sont intelligents, multiplement intelligents !